- picaillon
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• 1750; antérieurement, dans le dial. savoyard « petite pièce de monnaie en cuivre »; de l'a. fr. piquar « sonner, tinter »; rad. lat. °pikkare♦ Fam. souvent plur. Argent (4o). « le besoin de picaillons se fait beaucoup sentir ! » (Nerval).⇒PICAILLON, subst. masc.Pop. et fam., gén. au plur. Pièce de monnaie; p.méton., argent. Synon. fam. sou. Avoir des picaillons; n'avoir plus un picaillon. Y ne faut pas se montrer trop regardant dans le métier, vu que les picaillons sont rares (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Remplaçant, 1883, p.869). Le grand-père avant de partir ayant pris soin de les ruiner jusqu'au dernier picaillon (CLAUDEL, Ours et lune, 1919, 3, p.613).REM. Picaille, subst. fém., var., hapax. Puisque maintenant je travaille (...), laisse-moi quelque picaille (QUENEAU, Si tu t'imagines, 1952, p.64).Prononc. et Orth.:[
]. LITTRÉ: [-
-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1750 [éd.] (J. J. VADÉ, Le Paquet de mouchoirs, p.2: Noïaux, Cresson, Poussier, Moruë, Argent, Picaillons, etc. sont tous mots synonimes en langages des Halles). Picaillon, qui désigne une petite monnaie frappée en Savoie en 1635 et dévalorisée à partir de 1636, s'est appliqué, par dépréciation, à l'argent en général. Ce mot est prob. à rattacher à l'a. prov. piquar «convoquer à son de cloche» (1509, Compte d'Antilles ds P. MEYER, Doc. ling. du Midi de la France, 1909, p.510, § 14), du lat. pop. pikkare, v. piquer, ses pièces de monnaies produisant un tintement lorsqu'elles s'entrechoquent. V. FEW t.8, p.474a, note 116.
picaillon [pikajɔ̃] n. m.ÉTYM. 1750; antérieurement dans le dial. savoyard, « petite pièce de monnaie en cuivre »; de l'anc. franç. piquar « sonner, tinter », par allus. au bruit de la monnaie; rad. lat. pikkare.❖♦ Fam. (Au plur.). Argent. || Être avare de ses picaillons. — ☑ Loc. N'avoir plus un picaillon. ⇒ Sou.1 Je vois avec plaisir que nous avons encore des amis au ministère; plaise à Dieu qu'ils nous soient bons, car le besoin de picaillons se fait beaucoup sentir !Nerval, Correspondance, 57, mars 1840.2 (…) personne ne me jugera assez bête pour retourner dans le quartier où je fus pris. Allons-y donc et peut-être y trouverai-je du travail, car les picaillons d'ln se sont presque épuisés en raison de sa longue absence qui me chagrine bien fort.R. Queneau, le Vol d'Icare, p. 141-142.
Encyclopédie Universelle. 2012.